Titre : | L'espèce humaine | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Antelme Robert, Auteur | Mention d'édition : | 3 novembre 2015 | Editeur : | Paris : Gallimard | Année de publication : | 2015 | Importance : | 321 P. | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-07-029779-5 | Prix : | 0,€ | Langues : | Français (fre) | Note de contenu : | Quand l'homme en réduit à l'extrême dénuement du besoin, quand il devient «celui qui mange les épluchures», l'on «aperçoit qu'il est réduit à lui-même, et l'homme se découvre comme celui qui le nie, maintenir le raport humain dans sa primauté. Il faut ajouter que le besoin alors change, qu'il se radicalise au sens propre, qu'il n'est plus qu'un besoin aride, sans jouissannce, sans contenu, qu'il est rapport nu à la vie nue et que le pain que l'on mange répond immédiatement à léxigence du besoin, de même que le besoin est immédiatement le besoin de vivre. Levinas, dans diverses analyses, a montré que le besoin était toujours en même temps jouissance.
Mais ce que nous rencontrons maintenant dans l'expérience d'Antelme qui fut celle de l'homme réduit à irréductible, c'est le besoin radical, qui ne me rapporte plus à moi-même, à la satisfaction, de moi-même, mais à l'existence humaine pure et simple, vécue comme manque au niveau du besoin. Et sans doute s'agit-il encore d'une sorte d'égoïsme, et même du plus terrible égoïsme, mais d'un égoïsme sans ego, où l'homme, acharné à suivre, attaché d'une manière qu'il faut dire abjecte à vivre et à toujours vivre, et porte ce besoin comme le besoin qui n'est plus le sien propre, mais le besoin vide et neutre en quelque sorte, ainsi virtuellemnt celui de tous.
«Vivre, dit-il à peu près, c'est alors tout le sacré.» |
L'espèce humaine [texte imprimé] / Antelme Robert, Auteur . - 3 novembre 2015 . - Paris (Paris) : Gallimard, 2015 . - 321 P. ISBN : 978-2-07-029779-5 : 0,€ Langues : Français ( fre) Note de contenu : | Quand l'homme en réduit à l'extrême dénuement du besoin, quand il devient «celui qui mange les épluchures», l'on «aperçoit qu'il est réduit à lui-même, et l'homme se découvre comme celui qui le nie, maintenir le raport humain dans sa primauté. Il faut ajouter que le besoin alors change, qu'il se radicalise au sens propre, qu'il n'est plus qu'un besoin aride, sans jouissannce, sans contenu, qu'il est rapport nu à la vie nue et que le pain que l'on mange répond immédiatement à léxigence du besoin, de même que le besoin est immédiatement le besoin de vivre. Levinas, dans diverses analyses, a montré que le besoin était toujours en même temps jouissance.
Mais ce que nous rencontrons maintenant dans l'expérience d'Antelme qui fut celle de l'homme réduit à irréductible, c'est le besoin radical, qui ne me rapporte plus à moi-même, à la satisfaction, de moi-même, mais à l'existence humaine pure et simple, vécue comme manque au niveau du besoin. Et sans doute s'agit-il encore d'une sorte d'égoïsme, et même du plus terrible égoïsme, mais d'un égoïsme sans ego, où l'homme, acharné à suivre, attaché d'une manière qu'il faut dire abjecte à vivre et à toujours vivre, et porte ce besoin comme le besoin qui n'est plus le sien propre, mais le besoin vide et neutre en quelque sorte, ainsi virtuellemnt celui de tous.
«Vivre, dit-il à peu près, c'est alors tout le sacré.» |
| |